« La sculpture de Chaouki CHOUKINI, forgée depuis son village natal du Sud Liban jusqu’aux Beaux Arts de Paris, où il étudie à partir de1967, passée ensuite par le Japon, cherche l’exil des formes. Et si pour Adonis encore « une civilisation sans mythe est une machine », alors la modernité archétypale de CHOUKINI semble pactiser avec cette pensée qui noue l’épopée de Gilgamesh aux grands écrits arabes de l’ère antéislamique et aux intériorisations soufies, en appelant la renaissance. Pour une part, notre temps s’incarne chez CHOUKINI en figure de douleur ; un Cheval de Guernica, un Enfant de Gaza ou une Pietà que certains commentateurs associent à un Liban blessé à mort. Mais dans l’épaisseur mate du bronze ou du bois, ces corps empêchés se prolongent en architectures, construites par plans et polies pour mieux se laisser pénétrer des rayonnements solaires ». CHOUKINI « sculpte le jour dans la nuit ».

Tom Laurent
Art absolument